Lundi 11/9/17 - 07 : 39 am

 Le 11 septembre 2001, c'est le genre de journée qui marque une existence d'une façon profonde et indélébile. Mais pas indolore. Je me souviens encore de ce moment où j'ai découvert avec horreur ce que les États-Unis, et à travers cette nation, le monde entier, a vécu.

J'avais 14 ans et je rentrais de l'école, il ne devait pas être plus de 17h30. J'étais seule à la maison. Mon père était encore au travail et ma mère était partie faire quelques courses. Je pensais pouvoir jouir de la télévision tranquillement avant de me lancer dans les quelques devoirs dont mes professeurs nous avaient déjà gratifié, à peine quelques jours après la rentrée.

J'ai allumé la télévision et, comme toujours, je suis tombée sur la dernière chaîne visionnée. TF1 et le flash info. Je n'ai pas tout de suite compris. Deux tours dont se dégageait une épaisse fumée noire, des débris volants autour comme une nuée d'oiseaux.

J'entendais la voix du commentateur qui parlait "d'attentat" et "d'avions détournés" mais mon cerveau n'avait pas encore totalement imprimé la réalité des faits : les États-Unis avaient été la cible d'une attaque terroriste. Ce n'est que lorsque j'ai vu les vidéos des avions s'enfonçant dans les tours jumelles que j'ai réellement pris conscience de l'horreur de la situation.

Je suis restée complètement hagard devant la télévision, sans bouger, ni même de parler comme incapable de formuler la moindre pensée. Je suis sortie de ma torpeur lorsque ma mère et de mes deux petites sœurs sont entrées dans la maison. J'ai alors tendu les bras vers ma mère, profondément choquée par l'avalanche d'images, représentations du chaos et de la désolation, que j'avais reçu sans ciller depuis presque trente minutes.

Depuis, chaque année, lors de ce funeste anniversaire, je pense à toutes celles et ceux qui ont perdu un membre de leur famille. Je pense à ces gens dans les avions qui ont compris, peut-être quelques minutes avant, ce qui allait se produire. A ces gens lambda, dans les tours, qui ont littéralement senti le monde s'écrouler sous leurs pieds. Et puis, je pense à ces terroristes qui, au nom d'une obscure religion ont mis à mort presque 3000 personnes.

Et cela continue, encore aujourd'hui. Seize ans après.